La crise du coronavirus est une crise majeure se déroulant actuellement, avec des enjeux de santé, d’hygiène, économique, sociales et politiques.
La Chine est aujourd’hui au cœur de ces tourments, entre des chiffres, des statistiques et des mesures discutées par les visages politiques du monde entier. L’un des pays qui pourrait en profiter, ou tirer simplement son épingle du jeu serait Taïwan.
Une histoire récente de guerre civile :
Taïwan, une île insulaire qui se situe à l’est de la Chine est gouverné par celle-ci jusqu’en 1895. Durant la première guerre sino-japonaise la population chinoise est « génocidé » par les forces armées nippones. L’île est cédée par la Chine en faveur du Japon. L’île est ensuite récupérée par la République de Chine en 1945 à la suite de la défaite japonaise durant la seconde guerre mondiale.
Survient ensuite la guerre civile Chinoise de 1949 entre le gouvernement Républicain et les communistes chinois. Alors que la République perd, elle part se réfugier à Taïwan. L’année suivante Taïwan sera alors le territoire de la République de Chine. La République populaire de Chine occupera tout le territoire de la Chine continentale.
Jusqu’en 1971 La République de Chine sera considérée comme l’état de Chine. Mais elle sera destituée au profit du partit de la république populaire de Chine.
Depuis Taïwan cherche de nouveau être considéré comme un état indépendant de la Chine, recherchant une place à l’ONU par exemple. Chose dont la Chine n’y voit aucun avantage au contraire. Les deux territoires cherchant à garder ou reprendre une notoriété sur l’autre.
La position de Taïwan dans la crise actuelle
Après ce petit rappel les enjeux de la crise de la COVID 19 sont clairs :
La Chine est le pays d’origine de l’épidémie. Sa position est délicate, tous les yeux sont alors rivés sur elle.
Pendant ce temps Taïwan a sonné l’alerte à l’Organisation Mondiale de la Santé, alors qu’elle n’y siège pas. Dès le 31 décembre Taïwan met en place une action majeure au sein de son territoire. Dû à son expérience du SRAS en 2003 l’île et son gouvernement ont alors réagit dès qu’elle a été informé des premiers cas de pneumonies anormales à Wuhan.
Le contrôle de la population venant de Chine et une quarantaine obligatoire de 14 jours encadrés et pris en charge par l’État réduit alors fortement les risques de transmissions. Logements, nourritures, trajets, l’État prend en charge en organisant les taxis, réquisitionnant des bâtiments et les approvisionnant en ressources afin de limiter l’interaction entre les individus.
Une initiative qui fait visiblement ses preuves, l’île s’en sort aujourd’hui (19/05/2020) avec seulement 440 cas confirmés, 7 décès et 398 guérisons pour une population de plus de 23 millions (soit moins de 0,01% de la population totale de l’île).
En titre de comparaison la France compte environ 70millions d’habitants dont 142 903 cas confirmés, 28 239 décès et 61 728 guérisons (0.20% du pays).
Enjeux internationaux
L’effectivité de Taïwan durant l’épidémie de la COVID 19 est déjà prouvée, et le contexte est déjà rappelé. La Chine première puissance économique mondiale est aujourd’hui le foyer d’origine de la COVID 19 alors que Taïwan, une petite île à proximité de la Chine n’a connu que de peu de cas sans confiner l’entièreté de sa population. L’intérêt mondiale du cas Taïwan se réveille, notamment du côté des États-Unis. Depuis le début de la période d’épidémie la super puissance américaine soutient les dénonciations de Taïwan à l’encontre de l’OMS comme d’une institution mondiale au service de la Chine (soutenu par les propos de l’administration Trump).
Depuis 2016 la Chine refuse que l’île soit présente à l’OMS dû à l’élection d’une présidente Taïwanaise indépendantiste. Alors que les États-Unis soutiennent la mise en place d’un siège de Taïwan à l’OMS, qui pourrait sembler justifié dû à la maîtrise de l’île pour contrecarrer l’épidémie, il est fort à parier que l’administration Trump soutient Taïwan simplement pour affaiblir la super puissance Chinoise, exemple concret du TAIPEI act datant de 2019. Les USA se rendent compte du potentiel de Taïwan pour affaiblir l’économie chinoise et son influence mondiale.
Durant cette période d’épidémie, chaque pays connaît sa crise et chaque pays cherche à tirer son épingle du jeu. La question de Taïwan est un enjeu politique qui revient au-devant de la scène. Mais le modèle de Taïwan ne peut être transposé partout ailleurs. Aujourd’hui les dénonciations, les prise à parties et le débat Taïwan sont plus politiques que médicaux. Et apprendre de Taïwan ne dépend pas de l’OMS. C’est durant ce genre crises et de débats que des propos non vérifiés, des semi-vérités sont prononcés.
Sources :
https://www.who.int/fr
https://www.congress.gov/bill/116th-congress/senate-bill/1678/text
Le Monde, France TV Info , Courrier International, les différentes prises de paroles de Donald Trump.
https://www.youtube.com/watch?v=k-Br8zSA94k
https://www.youtube.com/watch?v=D5S5vHJcfiU
https://www.taiwan.gov.tw/
Édito :
Cet article provient d’une collaboration avec Basile Lallia, étudiant de l’École supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne. Il s’agit d’une sensibilisation sur les potentielles fake news à venir. Prendre du recul sur une situation a venir, comprendre les enjeux permettent de mieux discerner la vérité. Merci beaucoup pour sa participation et son investissement.